J’ai donné la deuxième conférence-performance de la soirée, Roland Barthes among the machines, en discutant des compagnons d’IA et des soins automatisés à travers les exemples du chatbot Replika et de Blush, la dernière application de rencontre développée par la même société mère. Passant des archives du premier chatbot Eliza et de l’« effet Eliza » qui lui est associé aux Fragments du discours amoureux de Roland Barthes et à la Théorie de la jeune fille de Tiqqun, la performance a exploré de manière critique les représentations visuelles historiques et contemporaines sexuées de l’IA en abordant des questions fondamentales sur l’avenir de nos relations intimes avec les machines.

«Notre image de l’intelligence est devenue un rêve fiévreux, ces derniers temps. Les plateformes d’IA générative ont ouvert un monde merveilleux d’images, de textes et de sons. Nous sommes étonnés, amusés ou dérangés par ces créations et par leur promesse bruyante d’un avenir radicalement différent. Parallèlement, les critiques écologiques remettent en question ce que nous considérons comme un comportement intelligent : avons-nous négligé les formes d’intelligence non humaines ? Les champignons ou les forêts seraient-ils plus capables de résoudre des problèmes complexes que les esprits humains ? Pour une longue nuit, nous approchons l’intelligence par le moyen de rêver ensemble. Inspirés par la relation profonde du cinéma avec les rêves, nous voulons apprendre ensemble sur l’intelligence : ses manifestations, ses hallucinations et ses futurs possibles. Nous commençons notre voyage le 9 août au coucher du soleil, à 20h44. Et nous terminons notre voyage le 10 août au lever du soleil, 6:17. Nous nous réunissons au Basecamp Instituto Sant’Eugenio et traversons une série d’expériences d’apprentissage qui invitent, à la fois, au rêve collectif et à la pensée critique.»